“Voulant contribuer à la verification –faite par ailleurs plusieurs fois par d’autres analyses— de la thèse selon laquelle le système scolaire présente, sous une forme méconnaissable, transformée, des oppositions sociales , toute une série de divisions emboitees et que ces oppositions se traduisent sous forme de divisions sociales, spatiales, de segregations, et, par là, il contribue à les renforcer symboliquement par les principes de classification qu’il impose 1 , ce texte, sous la forme d’une esquisse provisoire, tirée d’une recherche actuellement en cours ayant comme objet de repenser le champ universitaire grec dans sa double mise en relation avec le champ du pouvoir international et le champ universitaire international –ce qui définit en partie les proprietés spécifiques de son mode de fonctionnement et de sa production à travers les différentes formes de dépendances qui en résultent —, a pour but d’essayer de présenter les oppositions fondamentales du système d’enseignement supérieur en Grèce, par une interrogation des aspects de sa réalité.
L’espace de notre objet ainsi défini, on a fait abstraction de l’histoire, de l’organisation, de l’ampleur, des objectifs visés, de ses liens avec l’Etat, tant d’aspects qui seraient nécessaires pour montrer les discordances manifestées entre le champ des institutions d’enseignement supérieur grec et les autres traditions institutionnelles. Cependant, il nous est apparu plus pertinent, à cet état de développement de notre recherche, de tenter de montrer les structures ou les systèmes d’oppositions pour éviter ainsi de retomber dans les apories du «caractère national»,dont la representation comme comparativement plus egalitaire, peu hierarchise et moins selectif, avec pas d’écoles d’elites manifestes, a ete largement cultivee, ces obstacles très souvent invoqués et bien faits pour retarder l’unification du champ scientifique. […]”
«Oppositions Sociales et oppositions scolaires: Le cas du système d`enseignement supérieur grec», Regards Sociologiques, 19, 2000, σ. 57-74
